Commentaire
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"Cette nouvelle édition
est augmentée d'une «Conclusion en guise de postface»
qui propose quelques éclaicissements sur la logique et la
structure de l'ouvrage." S. Habchi.
Organisé en sept Chap.s, ce nouveau livre de Sobhi Habhi
se veut un retour aux sources, aux origines historiques et mythiques
d'un Liban qui ne cesse, au cur même des dangers entre
l'Orient et l'Occident, de déranger et d'étonner notre
monde. Dans notre monde, laïc ou théocratique, qui célèbre
volontiers la pensée unique, un certain message de poésie,
d'amour et de paix ne se fait plus entendre et les souffles de l'esprit
venus des cèdres antiques ne se font plus sentir.
Dans les trois premiers Chap.s, le lecteur trouvera des questions
et des réponses personnelles, biographiques et toujours provisoires,
à une certaine obsession de l'écriture : pourquoi
écrire en deux ou trois langues ? Et pourquoi écrire
tout court ? Dans les autres Chap.s, Sobhi Habchi rappelle le
rôle du Liban comme espace de liberté par lequel les
idées et l'ouverture sur l'étranger, l'Occident en
général et la France en particulier, se sont diffusées,
grâce à la langue et la pensée française
adoptées par une majorité de Libanais depuis la fin
du XIXe siècle. Mais cela a supposé, en contrepartie,
deux phénomènes culturels complémentaires :
une suite d'acculturations et une modernité parfois superficielle,
trompeuse aussi, problématique pour toutes les générations
de poètes et de penseurs qui se sont succédées.
Deux noms émergent et s'imposent : Sulaymân al-Boustâny,
le premier traducteur de l'Iliade d'Homère dans la langue
du Coran offre, dans une " introduction " de deux cents
pages une idée, une vision de la poétique d'une puissante
modernité et, plus proche de nous, Gibran l'auteur du Prophète,
une uvre maîtresse de notre temps, et d'une authentique
"prophétie" : "D'un poète chrétien
aux musulmans" qui remonte à plus d'un siècle
(1913).
On découvrira enfin de nouvelles voix poétiques, en
dialectal libanais, comme Michel Trad et, au fil des études,
une certaine idée de l'écriture poétique et
de la mission possible de la poésie "en ces temps de
détresse". Cette nouvelle édition est augmentée
d'une "Conclusion en guise de postface" qui propose quelques
éclaircissements sur la logique et la structure de l'ouvrage.
Compte
rendu par Christian Lochon, paru dans Les
recensions de l'Académie (Académie des sciences
d'outre-mer) (taille fichier :
213 Kb).
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Sobhi HABCHI est né au
Liban en 1948, à Deir Al-Ahmar [Le Couvent Rouge] près de Baalbek.
Poète bilingue et comparatiste, Sobhi HABCHI, a déjà
publié plusieurs recueils
poétiques. Docteur d'État ès Lettres et Sciences Humaines
de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), il a dirigé, durant
plus de dix ans en Sorbonne, à Paris III et à Paris
IV, un séminaire de poétiques comparées :
Orient-Occident.
Ancien chercheur au CNRS, Membre de la Société Française de Littérature
Générale et Comparée, Sobhi Habchi
consacre ses travaux aux poétiques comparées orientales
et occidentales et mène jusqu'ici un double parcours de création
poétique et de critique littéraire et artistique. Il a publié
de nombreuses études dont Les
Fils d'Orphée, du Mont Liban aux Amériques (2004),
Logique de la
poésie entre Orient et Occident (2011) et plusieurs recueils
de poésies, dont Mourir à
la place de Dieu (1997), Dans
la demeure de l'Absent (2000), Cantiques
inespérés (2011), Soif
au pays des sources (2011), Aigle
d'éternité suivi de Trois cantates (2012),
Comme la brume sur une île
(2012), Les saisons de la grâce
(2012), Cantate pour la paix en Europe
(2012), Devant les portes des mots
(2013) et Les Annales de l'âme
et du corps (2013), Entre la
nuit et la source (2013), Sur
le chemin de haute solitude (2014), L'Absolu
habite sa nostalgie (2016). Il publiera en 2017 son livre
sur Gibran Khalil Gibran, poète, peintre, prophète.
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